Au menu ce week-end : Havertz à la baguette, Tottenham aphone

Écrit par C.Kuchly, le 10 mars 2023 à 14:00.

Au menu ce week-end : Havertz à la baguette, Tottenham aphone

Les premiers huitièmes de finale retour de Ligue des champions ont notamment été marqués par la performance individuelle du joueur des Blues et l’échec collectif des Spurs.

Kai se réchauffe

C’est l’histoire d’une pièce de puzzle. Une pièce rectangulaire, aux couleurs nombreuses, jolies mais difficiles à définir. Une pièce qu’on sera bien content d’utiliser une fois que l’édifice prendra forme mais qui, au moment de démarrer le casse-tête, semble compliquée à placer. Alors, en attendant, on pose les coins, sans histoire ni fantaisie mais essentiels pour aller de l’avant. Cette pièce, c’est Kai Havertz, et le joueur qui essaie d’avancer le puzzle se nomme Graham Potter. Il aurait pu s’appeler Thomas Tuchel ou Frank Lampard, eux aussi confrontés à ce dilemme : comment utiliser au mieux un footballeur aussi doué et polyvalent mais dépourvu de LA qualité forte qui l’installerait à un poste ? Alors, comme ses prédécesseurs, il raisonne à l’envers. Puisqu’il n’y a pas de grand numéro 9 en confiance à Chelsea, le coach des Blues place l’Allemand en pointe. Après tout, l’intéressé est grand (1,93m) et approchait les 50 buts professionnels avant même de fêter son 20e anniversaire. C’est aussi depuis cette position d’attaquant de pointe qu’il a inscrit le but offrant la Ligue des champions à son club en 2021. Il y a sans doute mieux, mais il y a certainement pire…

Mardi, lors du match entre Chelsea et Dortmund, Havertz était une nouvelle fois titulaire. Devant Enzo Fernandez et Mateo Kovavic, duo choisi pour occuper un entrejeu où il a évolué à plusieurs reprises dans sa carrière mais dont il s’éloigne de plus en plus au fil des mois. Et accompagné de Joao Felix et Raheem Sterling, heureux élus pour occuper des postes où la concurrence fait rage. Une adversité qui ne le concerne pas vraiment : s’il était remplaçant à Southampton (0-1) trois jours après le huitième de finale aller sur la pelouse du Borussia, il a débuté tous les matches disputés depuis le Mondial – et n’est quasiment jamais sorti. Sans que son bilan (deux buts et une passe décisive) ne pousse Potter à le sacrifier, même au plus fort d’une tempête qui aurait poussé quelques présidents à changer d’entraîneur. Une obstination payante : au-delà du penalty transformé, l’Allemand a été le moteur de la qualification de son équipe, capable de renverser une situation mal engagée (0-1, 2-0).

Parler de symphonie serait probablement exagéré, d’autant qu’il a les qualités pour faire encore mieux. Mais, pendant toute la rencontre, Havertz a combiné intelligence sans ballon, abattage défensif et qualité technique. Sens du tempo, aussi. Si Raheem Sterling et Joao Felix vont vite et que la volonté de Chelsea était de privilégier les attaques directes à la maîtrise du ballon (39 % de possession), les deux hommes sont d’abord dans la percussion et ne calment pas toujours le jeu à bon escient. Et si le Portugais est capable d’exister entre les lignes et de servir ses partenaires, ses meilleures passes viennent après des dribbles, lorsqu’il a percé le bloc adverse. Havertz, limité dans le un-contre-un à cause de son

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