Au menu cette semaine : Pays-Bas et Brésil, une histoire de 9

Écrit par C.Kuchly, le 12 décembre 2022 à 14:00.

Au menu cette semaine : Pays-Bas et Brésil, une histoire de 9

Les Néerlandais ont attendu les dernières minutes pour changer de stratégie, là où celle du Brésil était claire. Mais le jeu des deux éliminés des quarts de finale a été influencée par le profil de leurs attaquants.

Les Pays-Bas et les géants

La dernière étude de l’INSEE local, publiée l’an dernier, affirme que les Néerlandais nés en 2001 sont en moyenne un centimètre plus petits que ceux nés en 1980. Une étonnante évolution, apparemment liée à de mauvais régimes alimentaires, qui n’empêche pas le pays de continuer à toiser la planète – un règne ininterrompu depuis 1968. Avec une population masculine à 1,83 m, les Pays-Bas ont sur le papier plus de chances qu’ailleurs de produire des gardiens et défenseurs centraux, poste où la taille est importante. Ils ont pourtant disputé l’intégralité de cette Coupe du monde avec un portier plus grand (2,03m) qu’expérimenté (0 sélection et 51 matches professionnels avant la compétition), et le « petit » Jurriën Timber (1,79m) aligné côté droit d’une arrière-garde à trois. Hormis quelques exceptions, les meilleurs joueurs du pays ont toujours évolué à des postes où le physique est plus optionnel. Et Edwin van der Sar, Frank de Boer ou Ronald Koeman, ces fameuses exceptions, sortaient du lot de par leur qualité balle au pied.

Le problème, c’est que les Pays-Bas sont dans un énorme creux générationnel. Malgré des moyens mis sur la formation et une structure qui favorise l’émergence de jeunes talents, avec notamment des réserves pouvant monter en deuxième division – où figurent aujourd’hui l’AZ, l’Ajax, le PSV et Utrecht –, ceux qui quittent le pays ne réussissent plus. Indicateur imparfait mais tout de même assez éclairant, Transfermarkt ne valorise que trois joueurs offensifs (Cody Gakpo, Arnaut Danjuma et Steven Bergwijn) au-dessus des 20 millions. Au printemps Gakpo et Bergwijn disputeront la C3 avec le PSV et l’Ajax, tandis que Danjuma sera en C4 avec Villarreal. Seraient-ils tous titulaires dans une équipe de France espoirs où on trouve notamment Enzo Le Fée, Sofiane Diop, Amine Adli, Amine Gouiri, Arnaud Kalimuendo et Michael Olise ?

Dépourvu de stars pouvant faire basculer les matches, Louis van Gaal a eu une approche assez logique : travailler un plan A, un système en 3-4-3 où la seule variable est l’articulation du trio offensif, et espérer qu’il puisse compenser le différentiel de qualité. Bosser la tactique, cet élément pourtant tellement secondaire dans des sphères où la bascule se fait sur la gestion temps forts/temps faibles et le niveau des joueurs… surtout dans une Coupe du monde lancée sans préparation spécifique. Décrite comme défensive et indigne de l’héritage néerlandais, notamment par un Marco van Basten dont les équipes n’ont pas laissé que des souvenirs émouvants, cette cuvée 2022 avait pourtant l’un des rares projets de jeu clairs de la compétition et de vraies ambitions. Elle n’en avait simplement pas les moyens et, jusqu’au bout, a récité sa partition de façon scolaire, donc éminemment prévisible.

Jusqu’au bout, ou presque. Car, une fois mené

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