Au menu : La prudence de la Suède et la transformation de l’Autriche

Écrit par C.Kuchly, le 16 juin 2021 à 02:42. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:46.

Au menu : La prudence de la Suède et la transformation de l’Autriche

Suédois et Autrichiens ont obtenu le résultat qu’ils voulaient lors de la première journée de l’Euro, utilisant deux approches opposées qui méritent d’être étudiées.

La Suède et la fausse sécurité du bloc bas

Le score est incontestable : oui, les Suédois ont tenu l’Espagne en échec (0-0), un résultat qui légitime a priori l’approche ultra défensive. Et permet d’envisager une qualification pour le tour suivant, la Slovaquie et la Pologne semblant un ton en dessous dans le groupe. Pour juger la pertinence de ce football où la créativité n’intervient que dans la façon dont on cherche à dégager le ballon à l’autre bout du terrain, il faut cependant regarder au-delà, réfléchir aux forces et aux faiblesses des deux équipes. Les louanges sont alors plus difficiles à distribuer. Contrairement à l’Inter de José Mourinho, qui avait deux buts de marge et un joueur de moins en demi-finale 2010 contre le Barça, la Suède affrontait Alvaro Morata, Ferran Torres, Dani Olmo, Koke et Pedri. Des joueurs de bon niveau, difficiles à comparer à l’armada catalane (Touré, Xavi, Pedro, Messi, Ibrahimovic). Bien payés ce jour-là, plus que le Chelsea de Guus Hiddink qui avait donné une leçon de défense jusqu’au but d’Andrés Iniesta l’année précédente, les Italiens n’arrivaient pas avec un plan sans faille mais n’avaient pas beaucoup d’alternatives.

C’est là que se situent les deux motifs d’incompréhension autour de l’une des affiches de cette première journée. La pertinence du projet défensif, approche traditionnelle du sélectionneur Janne Andersson, est toute relative quand elle amène d’autant d’occasions pour l’adversaire. La maladresse d’Alvaro Morata pouvait être anticipée, les exploits du portier Robin Olsen un peu moins. Que Gerard Moreno ait effectué trois tirs dans les arrêts de jeu laisse d’ailleurs imaginer qu’une entrée plus tôt dans le match aurait bien embêté la défense scandinave. Outre les nombreux trous laissés derrière malgré la supériorité numérique, on a surtout vu la dangerosité de chacune des rares attaques. Laissé à l’abandon devant, traité comme un attaquant pivot alors qu’il est un joueur technique qui a simplement l’avantage d’être assez grand, Alexander Isak a bonifié tous ses rares ballons. À deux doigts de marquer et de faire marquer, il a pris le dessus sur une arrière-garde où deux latéraux très offensifs (Jordi Alba et Marcos Llorente, dont ce n’est pas le poste) accompagnaient une charnière qui se découvre (Pau Torres et Aymeric Laporte).

Il serait évidemment trop facile d’extrapoler, de dire que si les 15 % de possession ont amené quatre occasions de marquer, passer à 45 % en aurait offert douze. Mais il est difficile de comprendre le calcul tactique du refus de jeu face à un tel adversaire, dont les derniers résultats en grande compétition

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