Au menu cette semaine : Le titre du Barça et la réinvention d’Alexander-Arnold

Écrit par C.Kuchly, le 16 mai 2023 à 14:00.

Au menu cette semaine : Le titre du Barça et la réinvention d’Alexander-Arnold

La Liga a désormais son vainqueur, un titre attendu qui laisse tout de même un petit goût d’inachevé. En Premier League, le réveil de Liverpool passe par une adaptation tactique.

Le FC Barcelone, champion rigoureux

Y a-t-il déjà eu une grande équipe au plancher aussi haut et au plafond aussi bas ? Un champion aussi indiscutable tant il lâche peu de points face aux équipes moins bien pourvues mais dont le parcours européen, marqué par des éliminations rapides en Ligue des champions puis en Ligue Europa, atteste l’idée qu’il serait un peu là par défaut ? Bien sûr, le FC Barcelone n’a pas à s’excuser d’être loin devant un Real Madrid qui joue en sifflotant une semaine sur deux et, avec 85 points à quatre journées de la fin, il devrait a minima terminer avec le meilleur total depuis les 93 de 2017/18. Mais les 64 buts inscrits, contre 99 à l’époque, traduisent un changement d’ère. Tout comme les 13 encaissés d’ailleurs, un chiffre qui aurait été encore plus impressionnant sans un relâchement face à l’Espanyol dimanche (4-2). 

Ce derby, qui a officialisé un titre sur lequel la concurrence avait fait une croix il y a un petit moment et rapproché le voisin de la D2, aurait pu basculer après six minutes sur un tir de Pedri légèrement trop croisé. Une situation où Jules Koundé, latéral droit devenant troisième central en possession basse – en adaptant ses mouvements aux décrochages de Frenkie de Jong – mais libre de monter une fois l’action développée, avait échangé sa position avec Sergio Busquets pour dédoubler et centrer en retrait, ce qu’il ne fait jamais avec les Bleus. Quatre minutes plus tard, c’est finalement de l’autre côté que la faille a été trouvée sur un mouvement simple : ouverture de Ronald Araujo en profondeur sur Alex Baldé, débordement du latéral et centre vers Robert Lewandowski à bout portant. Une combinaison qui n’existe que parce que De Jong dézone en position de latéral gauche et permet à son occupant théorique d’aller un cran plus haut, une construction désormais répandue au haut niveau qui permet de mettre un milieu à l’aise sous pression et un latéral explosif dans leur meilleure zone.

Buteur à la 20e à la réception d’un centre de Pedri, libéré par la montée de Koundé et l’attraction d’un Raphinha mobilisant plusieurs défenseurs, Baldé symbolise bien ce Barça loin de celui dont Xavi était le maestro. Désormais sur le banc, l’ancien milieu axial ne délaisse pas cette zone. Mais les 64 % de possession de sa formation, le troisième plus haut total d’Europe derrière Manchester City et le Bayern, ne signifient pas qu’il fait du Pep – point commun pas anodin de ces trois équipes. Ou alors un mélange du Guardiola munichois qui, lui aussi, voulait mettre ses joueurs de couloir en position favorable pour qu’ils puissent servir Lewandowski dans de bonnes conditions, et de celui qui contrôle au maximum le tempo quitte à prendre peu de risques en Premier League. Avec en grande variable l’utilisation de Gavi, devenu un faux ailier qui se recentre, lui qui a le profil d’un créateur mais passe sa vie à batailler dans les duels et attaquer les espaces.

Membres du top 10 en volume de centres réussis par match, les Catalans savent créer des dédoublements, déportant sciemment leurs triangles vers la touche et n’hésitant pas

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