Au menu cette semaine : football mécanique et football défensif

Écrit par C.Kuchly, le 26 février 2021 à 00:22. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:51.

Au menu cette semaine : football mécanique et football défensif

Mönchengladbach et l’Atlético ont tous les deux perdu des matches de Ligue des champions où l’adversaire a monopolisé le ballon. Mais leurs approches étaient radicalement différentes.

City, Gladbach et le football de répétition

Et si, plus que la prévalence de l’intensité, l’une des menaces pour l’intérêt du football se trouvait dans l’extrême mécanisation du jeu ? La réflexion, d’autant plus d’actualité que les valeurs physiques sont en baisse depuis le début de la pandémie, est venue en regardant le Borussia Mönchengladbach être battu par Manchester City (0-2). Un affrontement pas déplaisant à suivre pour les amoureux de micro-tactique et de plans de jeu bien appliqués mais vraiment pas spectaculaire : douze tirs au total (aucun pour les Allemands lors de la première heure de jeu), quatre dribbles venant de joueurs offensifs sur les seize réussis par les deux équipes et un rythme lancinant. Du football avec beaucoup de personnalité mais sans aspérité, pas de nature à convaincre les téléspectateurs d’un jour.

La raison de ce match façon jeu d’échec est d’abord à trouver du côté de City. Au-dessus du lot techniquement, les hommes de Pep Guardiola sont quasiment impossibles à presser et encore plus difficiles à embêter une fois qu’ils sont installés dans le camp adverse. En clair, lorsque l’on rend le ballon et qu’on ne veut pas ouvrir des espaces pour le récupérer, il y a un vrai risque de ne pas le revoir avant un moment. Surtout lorsque, comme Gladbach, on n’a pas les armes d’un prétendant au titre européen. Vécue par de nombreuses équipes, notamment le LOSC à domicile face à l’Ajax, cette question de l’acceptation du temps faible a néanmoins une solution : la conservation lors des rares phases de possession. Oser prendre des risques dans son propre camp pour se sortir du pressing adverse et, enfin, avoir le droit de jouer.

Le souci, c’est que cette approche n’est pas forcément spectaculaire. Contrairement au Naples de Maurizio Sarri, qui avait fait des passes devant son but une stratégie pour attirer l’adversaire et lancer des combinaisons en une touche dans les espaces libérés, ceux qui s’adaptent le temps d’un match ont du mal à trouver les bons circuits. Le bon dosage, aussi, la cinquième passe latérale permettant à certains moments de faire définitivement reculer le bloc adverse et, à d’autres, ratant l’opportunité de faire mal à l’adversaire. Dans le doute, les Allemands ont allongé la durée des phases de relance, gagnant en temps de possession (donc de repos) ce qui était perdu en tranchant. D’où le sentiment que certaines combinaisons pouvaient offrir un but en cas d’échec et uniquement le droit de faire quelques passes dans le rond central en cas de réussite. En plus d’enfermer le match dans un faux rythme où aucune situation dangereuse ne vient d’une transition lancée depuis son propre

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