Au menu cette semaine : Les chantiers de Lyon et Manchester United

Écrit par C.Kuchly, le 14 décembre 2021 à 12:56.

Au menu cette semaine : Les chantiers de Lyon et Manchester United

Si l’entraîneur de l’OL a provisoirement rangé ses idées offensives au placard, celui de MU est encore en train d’essayer d’implanter les siennes.

Lyon et le risque d’abandon

Y a-t-il des entraîneurs de missions et des entraîneurs de projets ? Sans doute pas de manière aussi nette, ou en tout cas pas de façon définitive. Antoine Kombouaré en est un bon exemple : catégorisé comme coach qu’on appelle à la rescousse quand les choses vont mal, il n’a rien changé à Toulouse et n’a maintenu Nantes que grâce aux buts à l’extérieur, la dix-huitième place finale étant la même que lorsqu’il avait repris l’équipe. Pas exceptionnel pour un pompier. À l’inverse, cette saison, préparée sous ses ordres, voit une vraie patte tactique. Rien de révolutionnaire mais du pressing et des combinaisons intérieures qui reflètent un travail qui va au-delà des discours guerriers. La tête plus que le cœur, les idées plus que la combativité. Tout ce qui semble aujourd’hui absent à Lyon. L’OL, qui a arraché un nul miraculeux à Lille dimanche (0-0) grâce aux arrêts d’Anthony Lopes et à la maladresse de Gabriel Gudmundsson, est encore capable d’être combatif. Et après ?

Dans l’absolu, il n’y a rien de honteux à se réjouir de ne pas perdre lorsqu’on n’est pas bien. Surtout sur la pelouse du champion en titre, en plein renouveau depuis quelques matches. Le problème, c’est que les journées se suivent et risquent de commencer à se ressembler pour les Lyonnais, qui (sur)vivent et meurent avec l’attitude plus qu’avec le jeu. Cette fois, la solidarité était au rendez-vous, loin des images de joueurs offensifs se replaçant en marchant des dernières semaines. Sur le moment, cela a suffi à Peter Bosz, coach plutôt positif en conférence de presse. Extrait : « Aujourd’hui, j’ai vu une vraie équipe, qui fait les choses ensemble. C’était un match dur, mais nous aussi on a été dur. Je suis content de la prestation de mon équipe, c’était un bon OL. » Un bon OL, c’est donc une équipe qui termine avec 0,55 Expected Goals selon Opta (le plus généreux des fournisseurs de données sur ce match), dont un tiers sur coups de pied arrêtés, et en concède 2,13. 

On peut pointer du doigt l’absence de pressing, avec un système en 3-4-1-2 qui était en fait à cinq derrière et attendait le LOSC en bloc médian. Le manque de complémentarité des profils, le duo composé de Moussa Dembélé et Islam Slimani évoluant dans un registre proche en attaque et ne prenant vie que lorsque Malo Gusto pouvait déborder et centrer depuis le côté droit. Et la difficulté à relancer, qui se retrouve dans les statistiques lilloises (35 % de pressions réussies, moyenne qui placerait les Nordistes sur le podium européen, avec notamment 16 ballons récupérés après des actions de pressing de Jonathan David). Même si tout n’est pas à jeter, et que certaines équipes du Big 5 sont incapables d’installer un bloc cohérent ou d’enchaîner trois passes, les lacunes couvrent la plupart des domaines du jeu. 

On en revient à la question du départ, à cette dichotomie présumée entre court et moyen terme. Les coaches qui n’ont pas beaucoup d’idées gagneraient rapidement grâce au discours, les autres prenant progressivement le dessus une fois leur projet assimilé. Son discours et son historique devraient placer Peter Bosz dans la deuxième catégorie, le Néerlandais citant trop souvent Johan Cruyff pour que ce soit une posture. Faute de résultats, il s’éloigne pourtant chaque semaine un peu plus de son compatriote, roi du dogmatisme dont les concessions – notamment une approche un peu plus prudente en finale de C1 1992 – étaient aussi légères que rares. Le manque de points oblige à penser à court terme, et il

Sur desktop et mobile : 3,99 € par mois ou 36 € par an, sans engagement

S'abonner