Au menu cette semaine : Le profil des attaquants et les soucis de la Juventus

Écrit par C.Kuchly, le 12 mai 2021 à 18:17. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:47.

Au menu cette semaine : Le profil des attaquants et les soucis de la Juventus

Les Turinois ont des buteurs référencés mais marquent peu, tandis que d’autres formations trouvent le chemin des filets en se privant d’attaquants de métier.

Du neuf chez les (faux) 9

À tous les postes, il y a les approches liées au projet de jeu, les adaptations ponctuelles et les choix forcés. Des milieux récupérateurs ou relanceurs devant la défense, des latéraux conservateurs ou offensifs, des ailiers qui débordent ou repiquent dans l’axe… Dans tous les cas, les occupants font tout pour remplir le rôle qui leur a été donné, animer au mieux l’espace. Et puis il y a les faux numéros 9, profils bâtards qui n’occupent jamais vraiment leur zone et dont l’intérêt se mesure beaucoup à ce que font les partenaires. Des leurres qui s’éloignent parfois de la surface pour mieux y revenir (Francesco Totti avec Luciano Spalletti, Lionel Messi sous Pep Guardiola) mais peuvent faire beaucoup d’autres choses : reculer quand les ailiers plongent dans l’axe, rester en retrait pour créer une supériorité numérique au milieu, se balader un peu partout pour perturber la défense… 

La diversité des profils empêche la catégorisation. Depuis le départ de Cristiano Ronaldo, Karim Benzema décroche régulièrement pour participer au jeu, mais est plutôt qualifié de « numéro 9 qui joue comme un 10 », un qualificatif qui s’applique aussi à Roberto Firmino et Diogo Jota à Liverpool. Zlatan Ibrahimovic, qui aimait rejoindre ses camarades un cran plus bas au PSG, était plutôt vu comme un numéro 9 impliqué à la construction. Gabriel Jesus est un attaquant plus doué que la majorité de ses pairs pour combiner mais beaucoup moins pour marquer. Personne n’a vraiment d’avis sur lui, hormis qu’il n’est pas meilleur à 24 ans qu’à 19 et que ça ne donne pas envie de le titulariser. Ce qui est d’ailleurs de plus en plus le cas, Pep Guardiola ne l’ayant fait débuter que deux fois en Ligue des champions cette saison. 

Si Manchester City a perdu contre Chelsea (1-2), le Brésilien étant d’ailleurs à l’origine du but et du penalty raté par Sergio Agüero, le gros match de la semaine face à Paris (2-0) avait une nouvelle fois été appréhendé sans attaquant de métier. Kevin de Bruyne et Bernardo Silva n’ayant jamais joué en attaque, on était alors bien obligés de sortir la carte du faux 9… sans qu’elle ne suffise à conceptualiser ce qui s’est passé sur la pelouse. Pas plus que la présence de Kai Havertz dans le onze des Blues contre le Real le lendemain (2-0) ou celle de Thorgan Hazard à la place d’Erling Haaland samedi dans le choc Dortmund-Leipzig (3-2). Dans un football moderne où les joueurs des grands clubs sont tellement doués techniquement et briefés tactiquement qu’ils peuvent permuter sans qu’on ne réalise qu’ils ne sont pas à leur poste préférentiel, la gestion de la pointe est un secteur d’innovation permanent.

Dans les faits, les Skyblues ont joué dans un genre de 4-2-4 où les deux attaquants axiaux évoluaient à hauteur des ailiers. Un quatuor offensif polyvalent, Phil Foden et Riyad Mahrez, comme leurs deux compères, ayant évolué comme meneurs axiaux et comme

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