Au menu cette semaine : Les triangles du Real et l’impasse Ndombele

Écrit par C.Kuchly, le 18 janvier 2022 à 01:11.

Au menu cette semaine : Les triangles du Real et l’impasse Ndombele

Vainqueurs de la Supercoupe d’Espagne, les Madrilènes ont des circuits de construction audacieux et fluides. À Tottenham, le milieu de terrain français voit son avenir bouché et va peut-être devoir se réinventer.

Le Real et la trigonométrie 

Depuis quelques années, Carlo Ancelotti est d’abord vu comme un bon gestionnaire de vestiaire. Exit le sapin de Noël, organisation tactique rare qu’il animait comme personne. Exit même la capacité à faire évoluer des projets de jeu déjà bien établis. Au Bayern puis à Naples, l’ancien milieu de terrain a plus dilué le jeu de ses dogmatiques prédécesseurs – Pep Guardiola et Maurizio Sarri – qu’autre chose. Ses quelques essais, notamment le positionnement de Lorenzo Insigne en faux numéro 9, n’ont pas marché sur la durée. Et son expérience à Everton restera largement oubliable, que ce soit au niveau des résultats, de la manière et même du standing du club, sans rapport avec ses expériences passées. Ni avec la suivante, un retour au Real Madrid, endroit où il a écrit les dernières grandes pages de son histoire de coach.

Leaders de Liga, les Merengues ont remporté la Supercoupe d’Espagne dimanche en battant Bilbao, tenant du titre (2-0). Un succès logique, dans le rapport de force attendu comme dans sa retranscription sur le terrain, où Ancelotti a continué à faire permuter des triangles sur les côtés. Une option qui est parfois adoptée dans le camp adverse, notamment par Liverpool et Manchester City, mais rarement à la construction. Depuis quelques semaines, les Madrilènes s’appuient pourtant sur cette stratégie pour mieux sortir les ballons puis perturber la défense, notamment à gauche avec Ferland Mendy (latéral), Toni Kroos (relayeur) et Vinicius (ailier), trois joueurs importants du 4-3-3 local.

Régulièrement, Kroos descend très bas dès la relance. C’est d’ailleurs en étant proche de sa surface qu’il a réussi la passe qui a cassé le pressing basque et lancé l’action de l’ouverture du score signée Luka Modric. À intervalles réguliers, ces décrochages l’envoient occuper la position de latéral, Mendy passant dans l’axe. Droitier, capable de faire toutes les passes possibles quand il est face au jeu, l’Allemand occupe alors le même rôle que Joao Cancelo à City et peut soit envoyer des transversales à l’opposée, soit rejouer à l’intérieur pour Mendy, dont l’ambidextrie permet plusieurs choix. Ce jeu à deux, qui pouvait aussi se voir avec Lucas Vazquez et Modric à droite, a un grand avantage : il sort Casemiro de l’équation, le Brésilien se retrouvant derrière le ballon sans avoir eu à le toucher. La qualité de relance de David Alaba, qui n’a que peu d’égal à ce poste, mobilise suffisamment d’adversaires dans l’axe pour construire sur les côtés sans être enfermé.

Un cran plus haut, Vinicius, comme Rodrygo d’ailleurs, adapte son positionnement à celui de ses compères mais n’a pas vocation à être trouvé de suite. Il n’a régulièrement pas vocation à ne pas être trouvé du tout, d’ailleurs, la menace qu’il représente suffisant à embarquer les défenseurs lors de ses différentes courses – donc à ouvrir les espaces. Quand la roue recommence à tourner, l’international brésilien, souvent proche de Karim Benzema en début d’action, décroche vers la ligne de touche et Mendy se projette dans le demi-espace gauche. Le triangle ne se retrouve jamais la

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