Une fois n’est pas coutume dans le football, nous allons nous inspirer d’un concept américain. Plus particulièrement d’une idée qui vient de la NBA : le « usage rate » (taux d’utilisation).
Le taux d'utilisation, qu'est-ce que c'est ? Cette statistique mesure le pourcentage de possession qui se termine par une perte de balle ou un tir d’un joueur donné. En d’autres termes, quels sont ceux qui interviennent le plus souvent au bout de la chaîne de construction offensive ? L’idée derrière cette métrique est de pouvoir apporter de la nuance au moment d’analyser la production offensive d’un joueur.
Car, en regardant seulement les buts et les passes décisives d’un élément donné (ou leur équivalent en expected goals), on ne se rend pas forcément compte si celui-ci cannibalise ou non le jeu de son équipe pour y arriver. Est-ce qu’il tente systématiquement des tirs de loin ou des passes difficiles qui échouent dans la très grande majorité des cas ? Parfois, de bonnes statistiques individuelles peuvent en réalité cacher un problème pour le collectif. Est-ce le cas de certains en Ligue 1 ?
Neymar et les autres
Sans grande surprise, Neymar est le joueur qui termine la plus grande part des possessions de sa formation en Ligue 1. Lorsqu’il joue, plus d’un quart des séquences avec ballon du PSG se terminent avec lui (27,4%). Est-ce un problème pour autant ? Pas forcément, car il a une production de buts potentiels (par les tirs, la passe ou les penalties obtenus) supérieure à 1 par 90 minutes – une valeur extrêmement élevée (1,18 exactement).
On sent bien qu’une telle contribution offensive justifie de donner autant de munitions au Brésilien, mais comment le chiffrer ? L’idée est de se placer dans le cas hypothétique où toutes les possessions du PSG se termineraient avec lui, ce qui correspondrait à un taux d’utilisation de 100%. Dans le cas de Neymar, cela donnerait une équipe qui tournerait à environ 4 buts par match.
Mais attention : ce ratio favorise mécaniquement les joueurs offensifs en bout de chaîne, qui sont moins amenés à perdre le ballon pendant la phase de construction. Ainsi le leader en L1 se nomme Karl Toko Ekambi, qui devance Kylian Mbappé et Kevin Volland. Comme les autres, cette donnée doit donc être utilisée en étant vigilant sur le rôle des joueurs comparés.
Autre profil intéressant qui apparaît : Farid Boulaya (Metz). Cet hiver, le nom du Messin est revenu dans plusieurs rumeurs de transfert vers des clubs plus huppés grâce à sa très belle première partie de saison Il réalise cependant ses performances en ayant le