La dernière année des sélectionneurs (1/2) : Michel Hidalgo et Aimé Jacquet

Écrit par B.Colombari, le 19 janvier 2022 à 06:06. Mis à jour le 19 janvier 2022 à 19:11.

La dernière année des sélectionneurs (1/2) : Michel Hidalgo et Aimé Jacquet

De Michel Hidalgo à Raymond Domenech en passant par Aimé Jacquet et Roger Lemerre, que s’est-il passé pendant la dernière année des principaux sélectionneurs de l’équipe de France ? Dans le dernier mois, qui comptait toujours une phase finale ? Et lors du dernier match ? Première partie avec ceux qui ont réussi leur sortie : Michel Hidalgo et Aimé Jacquet.

Didier Deschamps entame sa dixième année pleine à la tête de l’équipe de France (il a été nommé en juillet 2012). Nul ne sait si ce sera sa dernière : en tout cas, son contrat actuel s’achève après la Coupe du monde au Qatar, dont la finale aura lieu le 18 décembre à Lusail, près de Doha. Comme pour ses quatre prédécesseurs ayant dirigé les Bleus au moins cinquante fois, cette année finira donc par une phase finale. Avec Michel Hidalgo en 1984 et Aimé Jacquet en 1998, l’histoire s’est terminée au mieux, par un titre européen ou mondial. Pour Roger Lemerre en 2002 et Raymond Domenech en 2010, le crash aura été violent. 

Ce sont ces quatre expériences, toutes différentes, que nous allons explorer en zoomant progressivement sur la fin : la dernière année, puis le dernier mois, puis le dernier match, puis les derniers gestes ou propos du sélectionneur. On regardera aussi quels joueurs ont découvert la sélection lors de cette dernière année, et lesquels l’ont quitté.

Michel Hidalgo (août 1983- juin 1984) : les pièces manquantes du puzzle

En août 1983, Michel Hidalgo a 50 ans et cinq mois et se trouve dans une situation inédite pour lui : il entame sa neuvième et dernière saison de sélectionneur, la huitième complète (il avait démarré la première en mars 1976). Il n’y a aucune pression de résultat avant le mois de juin, mais elle sera maximale lors de l’Euro. D’abord parce qu’il se jouera en France, ensuite parce qu’après le très prometteur Mundial espagnol, les Bleus sont attendus au tournant. L’objectif est désormais la victoire, d’autant plus que, pendant l’automne, on apprendra l’élimination précoce de l’Italie, championne du monde (par la Roumanie), de l’Angleterre (par le Danemark), de l’URSS (par le Portugal) et des Pays-Bas (par l’Espagne). Le plateau est nettement moins relevé que prévu, seules la RFA et, à un degré moindre, la Belgique pouvant figurer parmi les favoris.

Le 24 août à Toulouse, pour le traditionnel match (non officiel car contre un club) au profit de l’UNFP, les Bleus rencontrent le CA Penarol de Montevideo, finaliste de la Copa Libertadores. Hidalgo en profite pour revoir Jean-Marc Ferreri et Daniel Bravo en attaque, en l’absence de Michel Platini (le championnat d’Italie n’a pas repris). Les Bleus l’emportent (1-0) avec au milieu Luis Fernandez, le successeur de Bernard Genghini dans le carré magique. Le Parisien est arrivé en sélection en septembre 1982 et jamais reparti, même s’il n’a pas encore évolué avec Tigana, Giresse et Platini ensemble. 

Dans la cage, la rotation continue car Jean-Pierre Tempet, essayé lors de la saison précédente, n’a pas vraiment convaincu, alors que Jean Castaneda a laissé passer sa chance et que Jean-Luc Ettori a perdu sa place de titulaire depuis un an. Il essaie donc l’Auxerrois Joël Bats contre Penarol, et lui renouvelle sa confiance à Copenhague face au Danemark. Ce n’est pas une réussite : les Bleus s’inclinent 1-3 face aux futures terreurs de l’Euro, emmenées par Michael Laudrup. Un mois plus tard au Parc, avec le latéral droit nantais William Ayache et le milieu stéphanois Jean-Louis Zanon, l’équipe de France pense battre l’Espagne mais se fait rejoindre à sept minutes de la fin (1-1). Et en novembre à Zagreb, il ne se passe pas grand-chose (0-0) hormis la 65e et dernière sélection de Marius Trésor, qui ne le sait pas encore. Ses douleurs au dos le priveront d’une partie de la saison et de

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