À Amsterdam, l'arrivée d'Alfred Schreuder sur le banc et les nombreux départs n’ont pas rendu plus prudente une formation qui reste dans l’esprit du football total.
Est-ce parce que le style est si particulier qu'une partie des joueurs partis de l'Ajax a tant de mal à briller dans un autre contexte ? En tout cas, Donny van de Beek, Hakim Ziyech et consorts ne risquent pas de retrouver facilement les mêmes conditions qu'au pays. Le départ d'Erik ten Hag, conjugué à celui de nombreux titulaires (Antony, Mazraoui, Martinez, Haller, Gravenberch, Onana), aurait pu faire rentrer les Lanciers dans le rang mais c'est le contraire qui s'est produit : en ce début de saison, le football proposé à Amsterdam est plus que jamais différent des autres.
Bien sûr, tout n’est pas lié à l'arrivée sur le banc d'Alfred Schreuder, adjoint lors de la saison 2018/19, celle de la demi-finale de Ligue des champions. Mais le coach, qui vient de remporter le titre avec le FC Bruges, se sert du socle commun d'un effectif renouvelé à la marge – parmi les dix plus gros temps de jeu seul Steven Bergwijn, au club de 7 à 13 ans, le découvre chez les pros – pour pousser le projet jusqu'à la limite. Et remettre au centre de tout les notions d'espaces et de mouvements, dans une joyeuse improvisation loin des fameux circuits si souvent scrutés par les suiveurs. De quoi rendre l'analyse macro-tactique très facile et l'analyse micro-tactique impossible. Car cette équipe va toujours de l'avant mais jamais de la même manière.
Le surnombre pour objectif
Les permutations commencent dès la relance : si la plupart des adversaires ne se risquent pas à venir au pressing, l’Ajax a de toute façon plusieurs manières de sortir collectivement le ballon. La plus courante est à trois, avec les centraux Calvin Bassey et Jurriën Timber, aidés du latéral gauche Daley Blind. Mais les prises d’initiatives balle au pied pour casser la ligne soi-même, ou les décrochages de milieux, sont très fréquents.



La patience à la construction, qui permet que les permutations se multiplient, ralentit forcément le jeu. En soi, les Néerlandais ne veulent pas attirer le pressing pour le casser mais arriver dans le camp adverse dans de bonnes conditions. Confiants dans leur capacité à faire mal sur attaque placée, ils mettent beaucoup de joueurs devant le ballon et occupent l’espace entre les lignes dans les cinq