Troisième de Liga à mi-saison, la Real Sociedad peut à nouveau rêver de Ligue des champions. Sous les ordres d’Imanol Alguacil, entraîneur avec la plus grande longévité sur le banc txuriurdin depuis Alberto Ormaetxa (1979-1985), les Basques se sont d'abord stabilisés en Europa League, ont petit à petit haussé le niveau de l’effectif, et passent maintenant à la vitesse supérieure.
Au tournant de l’évolution
Dès l'arrivée d’Imanol Alguacil sur le banc de l'équipe A en 2018, la Real Sociedad avait ce goût d’avant-gardisme dans une Espagne qui ratait un tournant de l’évolution du football européen. Les débats sur le manque d’intensité, d’adaptation tactique et d’idées nouvelles des équipes espagnoles fusaient, mais la Real (parmi d’autres) était là. S’il a mis quelques saisons avant de cocher le premier point (la défaite 4-0 contre Manchester United en 2021 a longtemps été un symbole de l’infériorité physique du football espagnol), son modèle n’a jamais manqué de concepts et d’ajustements.
Alguacil est passé par différents dispositifs avec et sans ballon mais, cette saison, c’est autour du 4-4-2 losange que l'équipe s’est construite, avec cet été le départ des ailiers et le recrutement de joueurs axiaux. Un moyen de relancer une machine un peu enrayée à cause d’un exercice précédent passée sous le signe de la lassitude et de la morosité (40 buts marqués, 38 encaissés).
En ce qui concerne la phase avec ballon, l’entraîneur basque mise principalement sur des combinaisons courtes pour progresser. Les concepts dérivés font donc forcément partie de son plan : recherche du troisième homme (voire du quatrième), jeu en déviation, exploitation des demi-espaces, élasticité positionnelle et courses multiples pour libérer les joueurs entre les lignes…