Le Shakhtar de Roberto De Zerbi, vie et mort par le ballon

Écrit par J.Momont, le 15 août 2021 à 11:53. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:43.

Le Shakhtar de Roberto De Zerbi, vie et mort par le ballon

Adversaire de Monaco en barrage de Ligue des champions, le Shakhtar incarne déjà, après quelques semaines de travail, la philosophie ambitieuse prônée par Roberto De Zerbi. Une approche offensive axée autour du ballon, mais à double tranchant.

"Si tu fais ce métier, le plus beau du monde, tu dois t’amuser." Prononcés dans un entretien pour la revue Libero en 2018, ces quelques mots programmatiques de Roberto De Zerbi interpellent dans un monde où la pression du résultat impose souvent d'abord sérieux et rigueur. "Cela s'appelle un 'jeu', ce n'est pas un hasard, poursuivait l'entraîneur italien. Ce n'est qu'en prenant du plaisir que tu peux dépasser des difficultés, aller au-delà de tes limites." En trois saisons à Sassuolo, il a repoussé celles que pourrait s'imposer l'entraîneur d'une formation moyenne de Serie A pour échapper à un conservatisme fataliste sur le terrain.

Au Shakhtar depuis cet été, il dispose d'armes encore plus affûtées pour donner vie à ses idées de possession du ballon, de combinaisons courtes étourdissantes, de percussion individuelle et de pressing quasi tout terrain. "La première chose que je dis aux joueurs, c'est de se souvenir de leur enfance, dévoilait-il encore à Libero. Sur les terrains de terre et de poussière, ils prennent du plaisir uniquement s'ils ont le ballon. Cela doit rester ainsi même lorsqu'ils sont professionnels. On doit avoir le ballon, le garder, avancer avec la balle aux pieds. Après on peut perdre, mais sans jamais renoncer à la beauté du jeu." Quelques semaines lui ont suffi pour imprimer sa patte dans le jeu ukrainien et apporter une structure claire canalisant la créativité et le génie technique des nombreux Brésiliens de son effectif. Les résultats sont déjà là, aussi, avec six victoires pour une défaite, douze buts marqués pour cinq encaissés. Le casse-tête tactique qui se présente face à Niko Kovac et ses hommes peut donner la migraine, mais il n'est pas insoluble pour autant.

Dans la construction : structure variable et combinaisons courtes

Dans un jeu qui ne se conçoit pas sans ballon, tout est fait pour en prendre soin dès la phase initiale. "Balancer des longs ballons devant reviendrait à dire : 'Je ne sais pas si c'est l'adversaire ou moi qui récupérera le ballon, voyons voir'", justifiait De Zerbi sur RMC Sport. Pour être maîtresse de son destin, son équipe construit de derrière, à partir du gardien, et les arrières centraux sont les premiers meneurs de jeu d'une formation qui en compte à tous les étages. "La transmission du ballon doit être rapide, dévoilait le milieu de Sassuolo Mehdi Bourabia à Eurosport. Il doit vite voyager entre chaque joueur. On est ambitieux à travers notre jeu collectif, au sol, mais il doit y avoir des réflexions dans nos choix en défense et au milieu." Sur les cinq premiers matches de la saison, la possession moyenne ukrainienne était de 67 %, même si Genk, au retour du troisième tour préliminaire de la Ligue des champions, s'en est emparé pour la première fois (48/52).

La structure de l'animation offensive varie d'un match à l'autre ou au sein d'une même rencontre, en fonction de la

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