Pourquoi Brighton a "la meilleure relance du monde" ?

Écrit par T.Cousteix, le 5 mai 2023 à 14:06. Mis à jour le 11 mai 2023 à 02:10.

Pourquoi Brighton a "la meilleure relance du monde" ?

Alors qu’il le faisait déjà pour une petite partie des suiveurs en Ukraine lorsqu’il entraînait le Shakthar Donetsk, Roberto De Zerbi ne pouvait qu’attirer l’attention en Angleterre. L’entraîneur italien ne présente pas seulement un jeu atypique et léché, il apporte des résultats. Après avoir placé Sassuolo, club de milieu de tableau, juste derrière les grands de Serie A, il a déjà fait progresser Brighton ces derniers mois et se bat pour l’Europe.

Impossible d’aborder la situation de Brighton sans parler de Roberto De Zerbi. Très en vogue, l’entraîneur s'est attiré les éloges de deux collègues des plus réputés, Pep Guardiola et Jürgen Klopp. Le premier a qualifié son équipe de « meilleure au monde pour construire depuis l’arrière », le second a affirmé qu’elle joue un des plus beaux footballs qu’il ait vu dans sa vie. Le Catalan avait aussi abordé la manière dont il pouvait faire évoluer le football anglais, en montrant que les équipes locales pouvaient jouer court à la relance. Mais il n’influence pas le paysage tactique que dans ce sens, puisque la façon dont il rythme ses attaques, en attirant un maximum de joueurs adverses pour ensuite rapidement se lancer dans leur dos, est une tendance profonde du football européen. Difficile de ne pas le voir comme l’un des responsables, étant donné qu’il a été un des premiers de l’époque moderne à évoluer comme tel. Difficile aussi de ne pas voir de similitudes entre sa structure et celle choisie par Guardiola pour affronter Arsenal en avril, ou encore celle de Tuchel (Bayern) en Bundesliga contre Fribourg, voire de Galtier (PSG) en Ligue 1 contre Lorient.

Dès son arrivée, il avait annoncé vouloir rendre Brighton encore plus dominant et lui donner encore plus de contrôle que sous son prédécesseur, Graham Potter. Ainsi, il a rapidement installé une structure régulièrement vue à Sassuolo : un 4-2-4 dont le positionnement est différent de ce que l’appellation semble indiquer. Le double pivot est très proche des défenseurs centraux, parfois même plus bas que les latéraux. Surtout, les deux attaquants décrochent sans cesse, laissant aux ailiers le rôle de fixer la défense et de menacer la profondeur.

Le plan de l’Italien est d’attirer un maximum d’adversaires avant de sortir le ballon de son camp puis de  trouver un homme face au jeu derrière la première ou la deuxième ligne de pression, de sorte à ce que la première différence faite soit importante. Brighton profite alors de la situation pour changer de rythme, passant d’une construction patiente à une attaque frontale du but. L’observateur a ainsi l’impression d’assister à une contre-attaque, alors que le ballon est parti des pieds de la défense.

Quelqu’un qui allumerait sa télévision à cet instant associerait l’action à une contre-attaque. Pourtant, elle a démarré par un six mètres de Brighton.

Attirer la pression

À l’état initial, les deux équipes sont dans leur formation, comme deux légions romaines qui se regardent en attendant de charger. L’équipe avec le ballon va alors chercher à créer un premier déséquilibre. Certaines profitent d’adversaires peu conquérants pour faire avancer le cuir sur le terrain avant de déséquilibrer une seconde fois lorsque davantage de joueurs s’opposeront. Ce n’est pas le cas de Brighton qui, plus haut sur le terrain, se nourrit de l’espace. Ainsi, sa première phase consiste à attirer la pression et comprimer au maximum l’adversaire vers son but. En fixant sa ligne défensive à la ligne médiane avec les deux ailiers, profitant alors de la règle du hors-jeu, cela agrandit l’interligne et crée l’espace à exploiter.

Tandis que les attaquants (Mac Allister et Welbeck) décrochent, les ailiers restent à la médiane, empêchent la ligne défensive de trop s’avancer en menaçant la profondeur et, ainsi, la fixent.

Dans un premier temps, Brighton va disposer un maximum de joueurs très bas sur le terrain. Cette première décision incite l’adversaire à

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