Au menu cette semaine : Leipzig et l’Ajax, risques et bénéfices de l’amour du jeu

Écrit par C.Kuchly, le 19 février 2021 à 17:53. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:51.

Au menu cette semaine : Leipzig et l’Ajax, risques et bénéfices de l’amour du jeu

Pour mettre l’adversaire en difficulté, Allemands et Néerlandais refusent de lui rendre la balle si ce n’est pas nécessaire. En cette semaine européenne, cela a eu des effets bien différents.

Le LOSC face au mouvement permanent

A priori, ce n’était pas la physionomie attendue côté nordiste. À chaud, alors que les émotions d’un entraîneur lui font souvent perdre du recul sur l’équilibre des forces, Christophe Galtier n’a pas ménagé son équipe. Résumé rapide : « un non-match ». Lille, battu à domicile par l’Ajax (1-2) en Ligue Europa, avait pourtant prévu son coup, le coach visionnant notamment les derniers affrontements face au PSV (2-2 en championnat, 2-1 pour les Ajacides en Coupe) pour y piocher des idées sur la meilleure façon d’embêter cette formation. Mais, là où les hommes de Roger Schmidt ont osé presser, les Dogues sont restés dans un entre-deux confortable à court terme mais sans intérêt sur la durée. Confortable, car sans autre risque que de subir les événements. Sans intérêt, parce qu’on se qualifie rarement quand on n’empêche pas l’adversaire de faire ce qu’il a prévu.

Avant les duels, la qualité du pressing ou le talent des joueurs, le problème a été systémique. En faisant redescendre Daley Blind à hauteurs des défenseurs centraux, position que le trentenaire occupe habituellement, l’Ajax s’offrait une supériorité à la relance face aux 4-4-2 lillois. Un premier problème (accompagner le décrochage ou attendre ?) qui en annonçait d’autres. En mouvement permanent, dans un système ressemblant à un 3-3-4, les hommes d’Erik ten Hag sont sans cesse allés occuper l’espace derrière le Lillois le plus proche du porteur de balle. Boubakary Soumaré et Renato Sanches, milieux dont le QI positionnel est perfectible et qui n’évoluent jamais ensemble faute de complémentarité, ont donc vécu un dilemme permanent. Et, dans le doute, ont préféré rester avec le potentiel destinataire, quitte à laisser l’émetteur tranquille.

Sans Sébastien Haller dans la surface, l’Ajax peut pourtant pratiquer un football Sagrada Familia : c’est beau, on voit très bien à quoi ça doit ressembler une fois terminé, mais on attend désespérément la finition. D’où le confort évoqué plus tôt, le LOSC courant après le ballon mais sans concéder de franches occasions, une position qui a permis de ne pas perdre contre des Parisiens largement plus forts en championnat (0-0) et d’empocher pas mal de succès 1-0 en Ligue 1. Sans un penalty discutable, c’est d’ailleurs sur ce même résultat favorable qu’aurait pu s’achever la rencontre, ouvrant – on l’imagine – la porte à des analyses opposant la maturité des Lillois à la naïveté des Néerlandais. 

Confrontés à un

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