De grosses surprises, de grandes histoires et deux “masterclass”... Sur le terrain, les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations ont été plutôt riches en enseignements et changé quelques statuts en vue des quarts de finale.
Tunisie : les clés de la qualification
À l’issue de la phase de poules, le Nigéria pouvait être vu comme le favori de cette Coupe d’Afrique avec ses trois victoires et la meilleure différence du tournoi en Expected Goals (+ 5,36). Battue par la Gambie lors de son troisième match, la Tunisie avançait masquée. Certes, les résultats n’étaient pas au rendez-vous et le Covid ne l’avait pas épargnée. Mais en y regardant de plus près, elle restait parmi les nations les plus performantes sur le plan des xG (+2,36, soit la sixième meilleure différence des équipes engagées au premier tour). Elle avait surtout été plombée par les trois penalties ratés face au Mali (Khazri), à la Mauritanie (Msakni) et la Gambie (Jaziri).
Dans un précédent article, nous avions étudié l’animation offensive des Super Eagles, qui puisaient leur force de frappe dans leur quatuor offensif : Simon et Chukwueze sur les côtés, Iheanacho et Awoniyi dans l’axe. Au moment d’affronter cette ligne, la difficulté pour les adversaires résidait dans le fait que réduire les espaces pour les uns en créait généralement pour les autres.
C’est tout le problème qui se posait pour la Tunisie au coup d’envoi. Organisée en 4-5-1 avec l’ancien Montpelliérain Ilyes Shkiri positionné au cœur de son système, elle a parfaitement su le résoudre. Sur les côtés, le parti était clair : Haddadi et Drager ont serré au maximum le marquage sur les ailiers nigérians, aidés par les retours de Msakni et surtout Rafia côté droit. Dans le couloir de Moses Simon, le tandem Drager-Rafia a disputé pas moins de 28 duels défensifs sur les 103 provoqués au total par les Tunisiens.
Avec ces latéraux très agressifs, les Tunisiens prenaient le risque de se retrouver à la merci du jeu plus direct des Super Eagles à destination de leurs deux attaquants. Mais à la retombée, Bilel Ifa (31 ans, Abha Club) et Montassar Talbi (23 ans, Rubin Kazan) étaient eux aussi très proches de Iheanacho et Awoniyi afin de ne pas leur laisser suffisamment d’espaces pour coffrer le ballon et se retourner. Les deux défenseurs ont gagné la