Au menu cette semaine : la fin de l’ère Lampard et l’évolution des milieux de terrain

Écrit par C.Kuchly, le 25 janvier 2021 à 17:42. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:52.

Au menu cette semaine : la fin de l’ère Lampard et l’évolution des milieux de terrain

Sans réelle identité tactique, Chelsea a décidé de remplacer son coach, pourtant icône du club. Leandro Paredes n’a pas encore ce statut à Paris mais le cas de l’Argentin symbolise bien l’évolution de son poste.

Lampard et l’identité de jeu

Huit matches gagnés sur dix-neuf : en regardant le bilan de Chelsea en Premier League, il est facile de comprendre le licenciement de Frank Lampard. Ou, au moins, de voir pourquoi un club qui a investi 247 millions d’euros pendant l’été a pu s’inquiéter d’une situation qui se dégradait au fil des semaines, même si Liverpool n’est par exemple qu’à quatre points devant et que le boulot a été fait en Ligue des champions. Les résultats ne sont pourtant qu’une partie du problème. Contrairement à la plupart des entraîneurs actuels, l’ancien milieu de terrain n’a en effet embrassé aucune philosophie de jeu précise. Et ne peut donc pas expliquer le chemin qu’il compte prendre pour redresser l’édifice, aux dirigeants mais aussi à ses joueurs.

Car c’est l’un des aspects trop peu évoqués du football actuel : l’obligation de convaincre ses hommes par les idées. Au plus haut niveau, la nouvelle génération, dont on aime caricaturer le rapport torturé à l’autorité, a généralement croisé un coach capable de la mettre au travail en détaillant le « pourquoi ». Kai Havertz (Peter Bosz), Timo Werner (Julian Nagelsmann), Hakim Ziyech (Erik ten Hag) et Ben Chilwell (Brendan Rodgers), les quatre jeunes recrues phares dans le champ, étaient toutes sous les ordres d’un technicien à la vision ambitieuse et précise. Encadrées par plans de jeu qui ont notamment permis aux deux premiers d’évoluer à de nombreux postes dont ils ne possédaient pas toutes les qualités – tout comme Christopher Nkunku ou Amadou Haidara, alignés à six ou sept endroits différents du terrain à Leipzig cette saison, seraient incapables d’en occuper la moitié dans un autre contexte. 

Carlo Ancelotti, dont le licenciement du Bayern a été accéléré par la volonté des tauliers de travailler plus et mieux, a été l’un des premiers à être victime d’un cadre trop libre sur le plan tactique. En ajoutant son passage à Naples, là aussi correct sur le plan des résultats mais plus incertain question identité de jeu, cela en fait l’entraîneur qui a tourné les pages Guardiola et Sarri sans laisser d’héritage. Lampard, dont la presse anglaise assure qu’il a perdu un vestiaire qui ne comprenait pas ce qu’il voulait faire, est le nouveau symbole du compromis perdant. Parce qu’il n’a pas de glorieux passé sur un banc auquel se référer, qu’il n’a jamais détaillé sa vision du jeu… et qu’il n’a pas les cadres permettant d’enclencher le pilote automatique.

Bien géré lors de sa première saison, avec une certaine tendance à beaucoup se reposer sur les dynamiques individuelles pour composer le onze, son effectif a gagné en concurrence mais n’a rien à voir avec celui de 2012. Alors capitaine, l’Anglais était entouré de joueurs expérimentés, talentueux et au fort caractère (et de Ryan Bertrand). La victoire en

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