Au menu : La créativité de Pedri et l’importance de la condition physique

Écrit par C.Kuchly, le 2 juillet 2021 à 05:46. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:44.

Au menu : La créativité de Pedri et l’importance de la condition physique

L’Espagne s’est trouvé le joueur capable de faire des différences dans un Euro où la fatigue ne se manifeste pas (encore) dans les plans de jeu.

Pedri et les autres

Il y a d’abord les statistiques : 5 actions menant à un but (1er de l’Euro), 22 chevauchées (1er), 46 passes dans le dernier tiers (2e) et 10 fautes subies (3e). On pourrait en ajouter d’autres, les combiner avec celles en club – notamment cette position dans les 5 % de milieux de terrain qui font le plus de pressions en Europe, et 1 % si on ne prend que les ailiers et attaquants –, et rappeler que l’intéressé n’a que 18 ans. Une fois tout mis en commun, se dessinerait alors le portrait d’une anomalie, un joueur qui demande le ballon, sait quoi en faire, et se bat pour le récupérer quand ses partenaires l’égarent. Mais, pour apprécier Pedri, il faut d’abord regarder Pedri. Sa disponibilité permanente dans le demi-espace gauche face aux Croates (5-3, ap), ses remises en un temps pour faire vivre le ballon, sa première touche pour se mettre dans le sens du jeu, sa créativité.

En huitième de finale, il a parsemé son match plusieurs actions d’éclat. Au quart d’heure, trouvé entre les lignes par Sergio Busquets, il envoie Koke en face à face d’une passe en profondeur. Sur le but de l’égalisation, il enchaîne contrôle aérien du droit et demi-volée du gauche pour créer le décalage. Au retour des vestiaires, il décroche pour être trouvé à vingt mètres des cages, entame une course vers son camp puis contrôle la balle de l’extérieur et repart dans l’autre sens, éliminant Marcelo Brozovic pour servir José Gaya seul sur l’aile. À la dernière seconde, il est servi entre les lignes, se met immédiatement face au jeu et lance parfaitement Mikel Oyarzabal, qui essaie de faire marquer Dani Olmo au lieu de conclure.

Ces situations ne sortent pas de nulle part. Sans Aymeric Laporte, qui écrase les statistiques de courses avec le ballon (300 mètres de plus que son dauphin Joakim Maehle), et Busquets, capable de récompenser chaque démarquage par une passe qui casse une ligne, le cuir ne lui arriverait pas autant. Pas dans les mêmes conditions non plus, certains adversaires du FC Barcelone, notamment le PSG, ayant rappelé sa marge de progression dans les petits espaces. À ce stade de sa carrière, et l’inverse n’aurait pas de sens, il n’a pas le talent d’Andrés Iniesta pour sortir de la tenaille à l’approche du but adverse. Mais puisque l’Espagne crée des décalages avant d’arriver jusqu’à lui, Pedri a le temps de se mettre face au jeu. Et lorsqu’elle le serrait de près, la Croatie ouvrait le couloir de jeu le long de la touche, d’où José Gaya – puis Jordi Alba – et Ferran Torres y gagnaient le temps suffisant pour envoyer des centres dans la surface.

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