Au menu cette semaine : Une Libertadores façon catenaccio et les problèmes de Newcastle

Écrit par C.Kuchly, le 30 novembre 2021 à 11:45. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:40.

Au menu cette semaine : Une Libertadores façon catenaccio et les problèmes de Newcastle

En Amérique du Sud, c’est une approche très défensive qui a permis à Palmeiras de conserver son trophée continental. Même volonté et résultat différent en Premier League pour un club riche mais sans victoire.

Palmeiras remet le bloc bas tout en haut

Une engueulade de Felipe Melo avec l’arbitre, puis une grotesque simulation de Deyverson après une tape dans le dos de ce même Nestor Pitana, auront apporté une touche comique aux derniers instants de la finale de Copa Libertadores. Avant ces deux moments tout à fait prévisibles (pas sûr qu’il y ait plus grand énervé que Melo en activité et plus grand acteur que Deyverson dans l’histoire de ce sport), il y a cependant eu du football. Et du beau football même, Flamengo faisant tout pour marquer après s’être sabordé par deux fois. Finalement battu par Palmeiras (2-1), qui conserve son titre en ayant passé 90 % de la finale à jouer à onze derrière – la première ligne était littéralement derrière l’arc du rond central dès la 10e minute – le favori paie un sacré manque de réalisme.

Cette finale, qui pouvait paraître exotique vu du Vieux Continent, ne l’était pas tant que cela. Si le vainqueur s’appuie majoritairement sur des talents locaux, l’Europe a vu passer les deux génies de la fin de rencontre mais aussi Gustavo Gomez, Danilo Barbosa, un duo Jorge-Luiz Adriano qui n’a pas quitté le banc et le coach, Abel Ferreira, Portugais au jeu restrictif par Braga et le PAOK. Dans le camp d’en face, on avait carrément un Who's Who mélangeant vieilles gloires et joueurs croisés de manière plus ou moins éphémère : Diego Alves, Filipe Luis, David Luiz, Mauricio Isla, Everton Ribeiro, Andreas Pereira, Gabriel Barbosa, Bruno Henrique ou Giorgian De Arrascaeta dans le onze, Vitinho et Kenedy entrés en jeu, Bruno Viana, Thiago Maia et Diego (oui, le meneur !) restés en survêtement. Une concentration de talents qui rivalise avec celle de l’Atlético Mineiro de Hulk, Diego Costa et Eduardo Vargas, qui file vers le titre national mais a été sorti en demi-finale par le futur lauréat.

Car Palmeiras avait déjà appliqué la recette de la solidité défensive en bloc bas au tour précédent et lors de son succès l’an dernier. Une approche notable en 2021 tant elle semble révolue en Europe. Même l’Atlético Madrid, qui est passé à trois derrière en faisant sa mue offensive pour remporter la Liga l’an dernier, a toutes les peines du monde à tenir un score quand l’adversaire pousse. Seules équipes à avoir concédé moins de dix buts, Naples, Manchester City et Chelsea ont plus de 58 % de possession en moyenne. De quoi plus que jamais donner raison à Johan Cruyff, qui professait que le meilleur moyen de ne pas encaisser est d’avoir le ballon et qu’il faut faire entrer des attaquants lorsqu’on mène. Sauf en Amérique du Sud, où l’ouverture du score de Raphael Veiga après cinq minutes a éteint les ambitions d’une formation sûre de son verrou.

Le but, très intéressant dans sa construction (décrochage de l’ailier Dudu pour aspirer Felipe Luis et ouverture en profondeur vers le latéral Mayke qui plonge dans l’espace libre avant de centrer en retrait), a ouvert la porte à un temps fort infini de Flamengo, jamais concrétisé à cause d’une terrible maladresse.

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