Au menu ce week-end : les progrès de Foden et la résistance de la Roma

Écrit par C.Kuchly, le 17 avril 2021 à 07:33. Mis à jour le 3 décembre 2021 à 14:48.

Au menu ce week-end : les progrès de Foden et la résistance de la Roma

Si Manchester City a fait respecter la logique contre Dortmund, c’est notamment grâce à un jeune formé au club. Et si l’Ajax a été surpris par la Roma, c’est en partie parce que deux vieux d’en face étaient prêts à courir.

Phil Foden, espèce rare

Cela ressemblait à son premier geste superflu de la soirée. Quelques minutes après la qualification de Manchester City pour les demi-finales de Ligue des champions, validée après un succès contre Dortmund (2-1), Phil Foden donnait rendez-vous à Kylian Mbappé sur Twitter. Un message qui venait en réalité de l’entreprise qui gère sa communication, ou plutôt gérait puisque la collaboration a été arrêtée dès le lendemain. Dans sa carrière comme sur le terrain, l’Anglais sait frapper fort. Après le but vainqueur de l’aller à l’orée des arrêts de jeu, c’est en effet d’une frappe puissante sur un corner joué court – stratégie toujours aussi efficace – qu’il a une nouvelle fois mis son équipe devant au score. Et entériné la qualification, les trois buts à remonter étant bien évidemment de trop pour le Borussia.

Également impliqué sur l’égalisation, puisque c’est son centre qui est défendu n’importe comment par Emre Can et donne le penalty converti par Riyad Mahrez, il a réalisé une prestation de très haut niveau. Dans la capacité à être décisif d’abord, ses statistiques, très correctes, ne traduisant qu’une partie de son influence (trois passes clés, deux dribbles, trois tacles, une interception). Dans cette faculté à bonifier les 71 ballons qu’il a touchés, ensuite, sa volonté de faire avancer le jeu ne se traduisant pas par une conservation excessive du cuir pour faire des différences. Dans l’attitude, enfin, sa rage à l’approche de la zone de vérité rappelant qu’il est l’un des rares à régulièrement hausser son niveau dans les grands matches au sein de cette équipe. Liverpool, incapable d’arrêter le show Foden dans la dernière demi-heure d’une rencontre perdue 4-1 en février, s’en souvient probablement encore.

Ce jour-là, il avait évolué à un poste de faux numéro 9. Plus faux que 9 d’ailleurs, sa position moyenne étant à la même hauteur que le milieu Ilkay Gündogan et bien en retrait des ailiers Mahrez et Sterling, sauf au moment de conclure les actions. Un rôle hybride confié à des joueurs doués entre les lignes, profil plus rare que celui des ailiers dribbleurs, dont le talent en un-contre-un se repère très vite. Rare et inhabituel outre-Manche car, si le stéréotype du grand attaquant costaud appartient au passé, beaucoup de milieux britanniques ont modelé leur jeu sur ceux de Frank Lampard et Steven Gerrard. Des joueurs dont l’intelligence positionnelle sans ballon et la première touche pour se mettre face au jeu n’étaient pas souvent visibles puisqu’ils parvenaient à casser les lignes balle au pied pour s’ouvrir l’espace – et balançaient de sacrées ouvertures quand on leur barrait la route.

Le footballeur au profil assez hispanique vu ce jour-là, la frappe de mule en bonus, interprétait un rôle qui lui convient bien. Mercredi soir, il a rappelé que ce n’était pas forcément le meilleur, et que tout dépendait de la mise en scène. Plus Anthony Hopkins que Nicolas Cage,

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