En seulement deux ans, Julien Stéphan est devenu le coach au palmarès le plus garni de l’histoire du Stade Rennais. Mais au-delà des trophées, quel regard peut-on porter sur sa période à la tête du club ?
La réussite de Julien Stéphan, profil qui diffère de ceux qu'on trouve habituellement dans le championnat de France, a permis de relancer le débat sur le besoin de laisser leur chance aux entraîneurs jeunes et sans parcours de joueur professionnel. L'aventure du jeune quadragénaire, à qui tout réussissait ou presque depuis ses débuts sur le banc, a cependant pris fin le 1er mars. Après six matches sans victoire, synonymes de neuvième place en Ligue 1, il a présenté sa démission.
Retour aux sources
Nommé le 3 décembre 2018 à la tête de l’équipe rennaise, Julien Stéphan succède à Sabri Lamouchi. L’équipe est alors quatorzième après quinze journées et totalise 17 points. Avec seulement deux unités d’avance sur le barragiste, le danger de vivre une deuxième partie de saison à risque est réel d’autant, d'autant que Rennes reste sur une lourde défaite à domicile face à Strasbourg (1-4). Si l’on prend en compte les expected goals (xG), la situation paraît cependant bien moins catastrophique.
Avec 24,5 expected points (xPts) selon Understat, le Stade Rennais était… deuxième dans ce classement statistique – avec seulement 2 xPts d’avance sur le septième. Une sous-performance digne de celle connue par Brighton cette saison : cinquième de Premier League aux expected points, les Seagulls sont en réalité à la lutte pour le maintien.
Mais revenons à Rennes. À l’époque de la nomination de Stéphan, les Bretons venaient de traverser une très grande séquence de sous-performance dans les deux zones de vérité. Sur les quinze journées disputées, l’équipe avait inscrit six buts de moins que prévu. Jordan Siebatcheu en aurait “coûté” 2 ; Benjamin Bourigeaud 1,5 et Clément Grenier 1. Dans l’autre sens, les gardiens avaient en plus permis huit buts supplémentaires par rapport au modèle (7 pour Tomas Koubek et 1 pour Abdou Diallo).
Lorsque Julien Stéphan a pris ses fonctions, Rennes n'est pas devenu une équipe qui se procure plus d'occasions et en concède moins. Pourtant, le total de points engrangés va décoller : 35 en 23 journées, et ce malgré une série de neuf matches sans victoire débutée peu avant la