Un an avant la Coupe du monde : constantes et variables dans l’histoire des Bleus

Écrit par B.Colombari, le 12 novembre 2021 à 09:30.

Un an avant la Coupe du monde : constantes et variables dans l’histoire des Bleus

À douze mois d’une phase finale mondiale, l’équipe de France n’est généralement pas prête. Des tendances se dessinent, mais elles seront bousculées par les circonstances. Retour historique sur les six précédents ayant débouché sur au moins une demi-finale, de 1957 à 2017.

La Coupe du monde au Qatar débutera dans un peu plus d’un an, le 21 novembre 2022, si rien ne vient chambouler le calendrier d’ici-là. Bien malin qui pourra deviner la liste des 23 joueurs de l’équipe de France à partir du groupe actuel : en douze mois, il peut se passer beaucoup de choses. Certains peuvent perdre pied et sortir du groupe, d’autres revenir ou être appelés pour la première fois. Mais ces douze mois calés bizarrement d’un automne à l’autre ne ressembleront évidemment pas à une saison normale d’avant-Coupe du monde. 

D’abord parce qu’elle ne comptera pas de matches de qualification (hormis pour les barragistes, en mars prochain), ensuite parce qu’elle intègrera six rencontres de Ligue des Nations entre juin et septembre contre des adversaires de niveau équivalent, et enfin parce que le calendrier international ne laissera qu’une petite semaine de battement avant l’ouverture du Mondial, autant dire rien.

À six reprises dans son histoire, l’équipe de France a atteint le carré final. Et pourtant, un an avant, c’était parfois loin d’être une évidence. En 1985 et en 2017, la dynamique était plutôt positive, contrairement à 1981 ou 1997, alors qu’en 2005 les Bleus étaient en pleine reconstruction et qu'en 1957 ils empilaient les buts en contre une opposition très faible. Voici où ils en étaient, quels joueurs étaient alignés alors, et parmi eux lesquels furent appelés et écartés un an plus tard. La liste des mondialistes manquants met aussi en évidence la part de cadres et de nouveaux qui feront la différence en phase finale.

2 juin 1957, France-Islande (8-0) : une attaque prémonitoire

Contre l’Islande en qualifications pour la Coupe du monde 1958, l’équipe de France évolue en rouge (avec un short blanc et des chaussettes bleues) à Nantes, au stade Marcel-Saupin. Elle a déjà battu la Belgique en novembre (6-3) grâce à un quintuplé de Thadée Cisowski et déroule en l’emportant par son plus large écart (comme en 1913 et 1953 contre le Luxembourg) grâce à trois doublés signés Célestin Oliver, Jean Vincent et Roger Piantoni, alors que le débutant Saïd Brahimi et son coéquipier René Dereuddre marquent pour la première fois en sélection. 

Même sans Raymond Kopa (retenu par le Real Madrid, les clubs n’ayant pas l’obligation de libérer leurs étrangers) et Just Fontaine, cette équipe de France-là peut faire mal devant, même si elle manque de rigueur derrière, on l’a vu contre les Belges. C’est pourtant côté offensif que Paul Nicolas va renforcer son équipe-type avec donc Kopa et Fontaine – qui n’ont jamais joué ensemble avant la Coupe du monde – et Maryan Wisniewski, le très prometteur attaquant lensois qui a débuté à 18 ans, en avril 1955. Hormis le gardien stéphanois Claude Abbes, devenu international sur le tard à trente ans (il était remplaçant à la Coupe du monde 1954 en Suisse), l’essentiel des joueurs appelés ne seront là que pour faire le nombre, comme Maurice Lafont, Stéphane Bruey, Bernard Chiarelli, Robert

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