France, Allemagne, une amitié particulière

Écrit par B.Colombari, le 11 septembre 2023 à 14:00.

France, Allemagne, une amitié particulière

A Dortmund, Français et Allemands vont se rencontrer pour la vingt-cinquième fois en match amical. L’histoire des précédents, moins connue que celle des confrontations en Coupe du monde ou à l’Euro, est pourtant riche de rebondissements, dans un contexte historique parfois envahissant, c’est le cas de le dire.

Quand on pense à France-Allemagne au football, nous viennent en mémoire évidemment des images de Séville, Guadalajara, Rio ou Marseille. Autant de matchs de compétition de haut niveau, un quart de finale et trois demi-finales de Coupe du monde ou d’Euro, car curieusement les deux voisins ne se sont jamais rencontrés en finale jusqu’à présent.

Mais derrière cette vitrine prestigieuse il y a une boutique très éclectique avec des rayons garnis de 24 matchs amicaux qui ont, presque tous, une histoire à raconter. La voici.

Même si le contentieux historique entre les deux nations, rivales depuis des siècles et engagées dans trois conflits territoriaux en l’espace de trois générations entre 1870 et 1945, s’est très largement apaisé depuis, il a logiquement eu un prolongement dans le sport. C’est ainsi que l’équipe de France a attendu 27 ans pour rencontrer pour la première fois son homologue allemande, qui existait pourtant depuis 1908. 

Curieusement, c’est dans les années 1930 que les deux nations vont se retrouver sur le terrain, et pas moins de quatre fois. Si la toute première est antérieure à l’accession des nazis au pouvoir, le 15 mars 1931, les trois suivantes, qui reviennent avec une régularité d’horloge en mars des années impaires (1933, 1935 et 1937) mettent en scène une équipe représentant le pire régime de l’histoire européenne. 

Logiquement, de ces quatre confrontations, la première fut la plus amicale. Disputée dans un Colombes archiplein comptant 15.000 supporters allemands (sur 45.000), elle s’est jouée dans une ambiance cordiale comme le relate L’Auto du 16 mars 1931, qui lui consacre trois colonnes à la Une. « Colombes… La petite cité au nom prédestiné, submergée par une invasion pacifique, a sanctionné ce fait que l’Europe est en paix. » Ça n’allait pas durer… 

Bras tendus et croix gammées

Et d’ailleurs, le retour de cette confrontation initiale, le 19 mars 1933 à Berlin, tombe dans le contexte brûlant de l’arrivée au pourvoir d’Adolf Hitler. Ce dernier vient d’être nommé chancelier par Von Hindenburg le 30 janvier, à la suite de manœuvres indignes menées

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