Juventus : la révolution attendra

Écrit par C.Kuchly, le 3 septembre 2022 à 09:32. Mis à jour le 3 septembre 2022 à 09:36.

Juventus : la révolution attendra

Premier adversaire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions cette saison, la Vieille Dame a changé une partie de son onze depuis la reprise. Mais les principes de son coach bougent peu et le spectacle est rarement là.

Pour un club qui place la gagne avant le style, la Juventus n’a pas toujours choisi le minimaliste. À la fin des années 90, elle alignait régulièrement un système asymétrique, un piston en faux pied (Gianluca Pessotto), construisait au sol et mettait beaucoup d’intensité – même si on sait pourquoi elle courait plus que les autres. L’équipe vainqueur de la Ligue des champions 1996 était non seulement moderne pour son époque, mais elle l’est plus que celle de ce début de saison 2022/23. Car Massimiliano Allegri, fidèle son image et son discours, ne cherche pas à faire le spectacle. Une approche pragmatique… quand elle fonctionne. Ce qui n’est pas complètement le cas, même si un jeune talent change beaucoup de choses.

Relance : place à la prudence

Les premiers indices sur le projet de jeu apparaissent lors des relances du gardien. Comme partout ou presque en Europe, et malgré le bon jeu de tête de l’attaquant Dusan Vlahovic, elles se font au sol, vers les défenseurs. C’est la suite qui intrigue : si le milieu Manuel Locatelli n’hésite pas à décrocher, la supériorité numérique face aux attaquants adverses n’aboutit pas forcément sur des construction au sol. Lors des vingt premières minutes de la rencontre face à Sassuolo (3-0), qui inaugurait la saison, la Juve a perdu le ballon à trois reprises en voulant passer par l’axe, frôlant à chaque fois la correctionnelle. Jusqu’au coup de sifflet final et la semaine suivante, elle a limité au maximum les risques en contournant l’adversaire.

Locatelli décroche pour offrir une solution à ses centraux, même s’ils sont déjà en supériorité numérique. Servi avec du temps, il envoie une longue balle en profondeur jusqu’au gardien adverse.
Locatelli réclame le ballon mais le six contre six dans le camp de la Juve signifie qu’il y a égalité numérique plus haut et Bonucci trouvera Cuadrado (hors écran sur l’aile gauche) d’une ouverture.
Sassuolo ferme les solutions intérieures, Alex Sandro fait l’appel dans le couloir et reçoit la balle de Perin. Il passera immédiatement en profondeur à Vlahovic, qui ira chercher un penalty.

Contrairement à l’équipe de France par exemple, qui a longtemps laissé beaucoup de joueurs derrière le ballon et pris le risque de la stérilité lorsqu’elle jouait à quatre derrière, la Vieille Dame ne s’enferme pas forcément sur le côté. Sa phase initiale peut être destinée à attirer l’opposition pour envoyer des transversales en direction de latéraux placés haut, proches des ailiers. Une approche qui peut fonctionner quand les passes sont bien ajustées et qui permet d’utiliser le gabarit de Danilo, Mattia de Sciglio et Alex Sandro, tous au-dessus du

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